J’ai débuté la photographie à l’adolescence. Passé une première période « Instamatic », mon premier véritable appareil photographique fut un 6×6 reflex deux-objectifs Yashica Mat 124 (imitation japonaise du Rolleiflex). Je développais moi-même mes pellicules (noir et blanc exclusivement), et j’en faisais moi-même aussi les tirages papier (agrandisseur à la maison, et également dans un laboratoire photo de mon lycée). Je faisais également à l’époque partie d’un club d’astronomie, dans le quel nous réalisions des photographies en adaptant des chambres et boîtiers sur des télescopes et lunettes astronomiques, et je traitais également la chaîne complète de la prise de vue au tirage en passant par le développement (y compris sur plaques et plan-films). Par la suite, passant à la photographie couleur, j’ai du abandonner le travail de laboratoire, celui-ci n’étant plus à ma portée.
Avec la photographie numérique (j’ai commencé vers la fin des années 90), j’ai retrouvé le plaisir du laboratoire, c’est à dire celui de gérer complètement le devenir des clichés après la prise de vue : « développement » (à partir des RAW), et postraitements divers pour arriver à une épreuve ayant le caractère désiré. Et conjointement, le goût de la photographie noir et blanc.
La série présentée lors du MIPE 2013 à Dol de Bretagne est un projet dont le but est de réaliser des « portraits » (ou plans serrés) animaliers en leur donnant un rendu « studio ». Il faut signaler que ces clichés ont été réalisés en parcs zoologiques, en France, ce qui pourrait présenter au yeux de certains une raison de ne pas les considérer comme photos animalières « véritables ». Je précise bien que ma démarche est esthétique et graphique, sans aucune prétention naturaliste, et sans esprit de comparaison avec les photographies réalisées en milieu naturel.
Je réalise des photos et séries sur des sujets tout à fait différents, mais je pense pouvoir dire que c’est une constante assez générale dans mon travail que de rechercher l’aspect graphique et de porter attention à la composition. Je pense qu’il ne suffit pas que d’un bon sujet pour faire une bonne image.
Techniquement, en plus de la conversion noir et blanc (la prise de vue étant numérique, donc couleur), le travail a consisté principalement à jouer sur les éclairages (zones plus claires, plus foncées jusqu’à rendre des fonds noirs), les contrastes locaux, et également à flouter certaines parties pour arriver à ce rendu. Il n’y a par contre aucun photocomposing. J’insiste toujours sur le fait qu’il faut distinguer le « postraitement » (comme on en a toujours fait du temps de la photographie argentique en laboratoire), avec la photocomposition (très pratiquée en photographie publicitaire). En ce sens, mes photos n’ont plus particulièrement un aspect «nature », mais elles ne sont pas « truquées » pour autant !
Il y avait 18 photos présentées au MIPE, sur une trentaine actuellement dans cette série (une autre dizaine avait été présentée en 2011 en extérieur pendant plusieurs mois dans le parc du zoo de la Bourbansais). J’ai eu de nombreux retour très positifs, ce qui m’encourage à continuer cette série pour l’étoffer, avec bien évidement le souhait d’avoir d’autres occasions de présenter ce travail !